Un grand nombre de taxis se sont regroupés devant l'hôtel de métropole où se déroulait la réunion du conseil du Grand Lyon ce lundi. Ils souhaitent avoir une rencontre avec Bruno Bernard, le président écologiste de la métropole.
Avant la date prévue du 5 juillet, un grand nombre de conducteurs de taxi se sont rassemblés devant l'Hôtel de la Métropole de Lyon depuis ce lundi matin.
Suite à l'annonce de l'ambition de la majorité écologiste de délivrer de nouvelles licences de taxi dans la métropole, cette manifestation a été organisée en conséquence. Bien que cette initiative soit motivée par la pression exercée sur ces licences, ce qui fait augmenter leur prix à l'achat et à la location, les professionnels demandent une audience auprès du président Bruno Bernard (EELV).
Des pourparlers sont en cours depuis près d'un an entre les deux parties. La métropole souhaite mettre en place des licences dites "Thévenoud", nommées d'après la loi qui les autorise. Ces licences sont gratuites mais personnelles, et contrairement aux licences existantes, elles ne peuvent pas être vendues ni louées. Cette approche a déjà été utilisée à Paris pour réduire la tension et la spéculation entourant les licences de taxi.
Les émissions doivent être liées au travail, déclare Abdulatif Grine, président du syndicat FTI69 (Fédération des taxis indépendants pour le département du Rhône), qui affirme avoir rassemblé entre 300 et 400 manifestants ce lundi. Selon lui, dans le monde actuel post-Covid, avec le développement des modes de transport doux, des transports en commun et la concurrence des VTC, il y a une pénurie de clientèle. Il exprime des craintes quant à l'octroi de nouvelles licences en grand nombre, comme mentionné dans un communiqué signé par la plupart des organisations syndicales, évoquant entre 500 et 1000 émissions.
La métropole réfute catégoriquement ce chiffre farfelu et évoque plutôt quelques dizaines d'émissions au maximum sur plusieurs années. Cette mobilisation fait suite à la déclaration de l'objectif de la majorité écologiste d'émettre de nouvelles autorisations de taxi dans la région métropolitaine. Ils affirment qu'il ne s'agit en aucun cas d'une volonté d' « inonder » le territoire avec un millier de licences supplémentaires, contrairement à ce que prétendent de manière mensongère certains représentants de la profession. À cet égard, Abdulatif Grine déplore l'absence d'un engagement écrit sur les chiffres et affirme que tout est déjà décidé avant la réunion de concertation du 5 juillet. En début d'après-midi, plusieurs dizaines de conducteurs ont forcé l'entrée de la salle du conseil pour interpeller directement Bruno Bernard.
Yacine Grici, à la tête du syndicat Lutte syndicale des Taxis (LST), dénonce également un communiqué mensonger. Tout comme les élus, il met en évidence une situation insoutenable. Il souligne que de plus en plus de personnes délaissent les VTC au profit des taxis, ce qui entraîne une affluence de clients. Il exprime également leur inquiétude quant à leur investissement, car les licences de taxi se vendent actuellement jusqu'à 180 000 euros et se louent jusqu'à 1500 euros par mois.
La métropole fait quant à elle valoir que le nombre de licences de taxi n'a pas évolué depuis 2012, soit environ 1400 licences, alors que la population de la métropole a augmenté de plus de 100 000 habitants et que le nombre de nuitées touristiques a augmenté d'environ 25%. Elle souligne également une hausse des prix des licences depuis près de quatre ans, atteignant environ 100%, ce qui se répercute sur les loyers demandés aux locataires gérants.
Bruno Bernard, président écologiste de la métropole, déclare que les locataires sont actuellement accablés et expriment leur volonté de se retirer. Il assure aux taxis qu'ils joueront un rôle dans les années à venir sur le territoire, dans le cadre de la transition écologique.