Le 21 octobre approche. C'est ce jour-là qu'une nouvelle réglementation "taxi" entrera en vigueur à Bruxelles pour réglementer le transport payant de personnes. Ces derniers mois et jusqu'à présent, il s’agit de "l’ordonnance sparadrap" ayant fixé les règles en la matière. C'est le décret approuvé par le gouvernement bruxellois, qui permet à Uber de continuer à opérer dans la capitale en attendant un nouveau décret qui établit une fois pour toutes un nouveau cadre pour les transporteurs de taxis à Bruxelles. À partir du 21 octobre, les taxis de gare et les taxis de rue se partageront la clientèle selon des règles bien précises.
Dans cette optique, Uber prépare et ouvre sa plateforme aux chauffeurs de taxi. Les réactions sont mitigées face à une fédération défendant les intérêts des chauffeurs de taxi bruxellois et des entreprises du secteur.
"Les Bruxellois peuvent désormais commander des taxis via l'application Uber", le titre du communiqué de presse d'Uber cette semaine a donné le ton. Après des années de concurrence et de concurrence avec l'industrie du taxi bruxellois, Uber se tourne désormais vers les chauffeurs de taxi pour les persuader d'utiliser la plateforme Uber pour trouver des clients. L'option de course bruxelloise "Uber Taxi" est née. Dans le même temps, cette communication d'Uber envoie également un message aux clients : avec Uber, il sera également possible de réserver un taxi.
Uber a même évoqué une "coopération entre les taxis et Uber" et a même évoqué "une étape importante vers l'unification de l'industrie". Cela en dit long sur les ambitions d'Uber de devenir un acteur majeur de l'industrie du « taxi » bruxellois. Uber ne s'en cache pas, évoquant "une ambition d'être une plateforme multimodale proposant différentes façons de se déplacer en ville" dans son communiqué.
La nouvelle ordonnance sur les taxis fait la distinction entre les taxis de gare et les taxis de rue. Les premiers, les taxis de gare, sont ceux qui sont autorisés à stationner et à attendre les clients aux emplacements prévus pour les taxis dans la capitale, comme à la sortie des gares ou près des stations de métro. Ces taxis ont des enseignes dites "spoutniks", des enseignes lumineuses situées sur le toit. Ils sont également autorisés à circuler dans les couloirs réservés aux bus et aux transports en commun. Lorsque les taxis à la gare prennent des passagers, les tarifs sont réglementés et calculés à l'aide d'un compteur. À cet égard, Uber ne sera pas là.
Les taxis de rue peuvent prendre des passagers n'importe où, à l'exception des stations de taxis. Ils peuvent réserver via des applications comme Uber ou d'autres plateformes de taxis à Bruxelles.
Nous avons contacté la Fédération bruxelloise des taxis et les plateformes de taxis. Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'accueil réservé à la nouvelle offre d'Uber a été mitigé, voire plutôt mitigé. "C'est plus important qu'autre chose", a déclaré Khalid De Denguir de la FEBET, la fédération belge des taxis. Concernant Uber, pour la FEBET, "Aujourd'hui, ils ont besoin de taxis. Uber a du mal à servir les clients, car les taxis traditionnels. Les voitures et les taxis de rue sont dispersés à travers plusieurs plateformes ».
Sur la plateforme de taxis bruxellois Taxis Verts, de nombreux taxis indépendants opèrent ici. "C'est un effet d'annonce. C'est une stratégie à court terme. Le problème avec Uber, c'est qu'ils manquent de chauffeurs", a déclaré Jean-Michel Courtois, directeur général des Taxis verts.
Une autre fédération de taxis, la Fédération bruxelloise des taxis, a expliqué que l'offre d'Uber aurait dû arriver plus tôt. Au lieu de concurrencer les taxis comme il l'a fait par le passé, Uber devrait s'inscrire dans le modèle bruxellois. "Rien ne les a empêchés de se présenter en tant que plateforme en 2013", explique Abdessamad Sabbani, président de la Fédération bruxelloise des taxis.
Les chauffeurs de taxi bruxellois sont plus prudents que la proposition d'Uber aux chauffeurs de taxi de s'inscrire sur sa plateforme. "Dans l'état actuel des choses, je conseillerais aux conducteurs de ne pas rejoindre la plateforme", a expliqué Abdessamad Sabbani, qui se méfiait de la capacité d'Uber à respecter les règles.
Alors qu'Uber se concentre sur les chauffeurs de taxi, la FEBET reste sceptique. "Uber facture 25% (commission), ne paie pas la TVA, elle doit être payée par le chauffeur", explique Khalid De Denguir, président de la FEBET. Dans le secteur des taxis bruxellois, les commissions sont plus élevées, autour de 10 %.
Selon Jean-Michel Courtoy, directeur général de Green Taxis, chez Taxis verts, l'une des plateformes de taxis bruxellois, Uber concurrencera directement en recrutant des chauffeurs de taxi, et nous avons également évoqué "un modèle de rémunération et de commission prohibitive" d'Uber. Alors qu'Uber entend séduire les chauffeurs de taxi, Jean-Michel Courtois prévient : "Uber a toujours combattu les taxis. Sur ces aspects-là, il y a un peu de mémoire".
Uber a répondu. Laurent Slits, responsable d'Uber Belgium, a expliqué : "Nous introduisons un ensemble de commissions de 10 %, mais c'est à déterminer. Aujourd'hui, je n'ai pas l'ambition d'augmenter les commissions de sitôt.