Femmes taxi : La parité avance

La célébration de la journée internationale des femmes est toujours une occasion d’évaluer le rapport d’inégalité hommes-femmes sachant qu’on est en plein dans les débats concernant la réforme des retraites dont un point particulier se rapporte aux conditions de départ des femmes.

L’on est curieux de connaître les différences observables au niveau du secteur entrepreneurial et de celui des métiers de la route. Plus précisément, le travail de taxi s’ouvre-t-il désormais à la gent féminine ? Car en ce qui concerne les entreprises qui emploient plus de 1 000 salariés, elles ont déjà été sollicitées pour communiquer au ministère du Travail les chiffres des « écarts éventuels de représentation entre les femmes et les hommes parmi leurs cadres dirigeants et les membres de leurs instances dirigeantes. »
 

Une égalité revendiquée

Une mise en avant de la femme dans le secteur entrepreneurial est constatée. 43% des micro-entrepreneurs sont des femmes si l’on se fie aux données de l’Insee. Elles représentent même 55% des créateurs d’entreprise individuelle. Néanmoins, d’après les données transmises par l’institut, une faible proportion de femme est représentée dans le domaine de la construction avec 8,8%, de même que dans les transports avec 10,5%, ainsi que dans l’information et la communication avec 17,5%. Par contre, dans les secteurs liés aux services, on note un nombre beaucoup plus grand de femme par rapport aux hommes.

Les chiffres indiquent 53,9% tandis qu’on a un certain équilibre dans le domaine sanitaire, celle de l’action sociale et de l’enseignement avec 47,6%. L’estimation de la CMA France qui organise le trophée Madame artisanat est qu’un quart des entreprises artisanales ont à leur direction des femmes. On ne peut cependant pas se fier totalement à ces chiffres car beaucoup de ces femmes occupent en fait le rôle de conjoint collaborateur auprès de leur partenaire.

Femme-taxi

Les métiers de la route et ceux en lien avec l’automobile sont depuis toujours apparentés à la gent masculine. Les femmes sont donc en quête d’accéder à ceux-ci. Suivant les données de la préfecture de police, concernant l’année 2021, le pourcentage de femmes qui demandait des cartes professionnelles s’élevait à 5%. L’objectif que se fixe le leader du secteur, qui n’est autre que Taxi G7, est de féminiser sa communauté de chauffeurs et d’arriver à une augmentation du nombre de conductrices qu’il emploie à 10% d’ici 2023.

La facilitation de l’accompagnement des femmes chauffeurs de taxi dans leur quotidien passe alors par la mise en place faite par G7 d’une filière d’accès simplifiée pour celles qui se portent candidates au métier de chauffeur de taxi.

En outre, il y a mis en œuvre un plan de communication en vue de féminiser l’image de la profession. Enfin, on relève également l’instauration du « Comité G7 au féminin. »
 

Sauter le pas

Donner la parole aux femmes qui conduisent des taxis est le meilleur moyen d’abattre les préjugés. Audrey qui travaillait auparavant dans le social est convaincue qu’elle a perdu un certain temps avant d’intégrer le métier de chauffeur. Cela a commencé par les remplacements qu’elle effectuait en samedi ou durant les vacances. Mais elle se donne actuellement pour but de faire évoluer sa carrière dans ce sens en obtenant une licence. En ce qui concerne Charlène, elle rapporte que ce qui l’a séduite était l’indépendance et la liberté offertes par le métier. Elle souhaite devenir taxi parisien bien qu’elle n’habite pas la ville car cela rime d’après elle avec excellence. Audrey a en outre tenu à ajouter que cette profession lui a apporté une sécurité familiale étant donné l’adaptation du travail à ses impératifs. Le fait d’être affilié à un central radio lui garantit d’être protégée quand elle exerce son travail. Question relation de travail, tout se passe bien avec les collègues masculins. « Nous avons le même métier et nous avons le même compteur. », d’après ses termes. Elle conclut enfin par une motivation des femmes à avoir l’audace de se lancer, puisque nous avons le courage. « La personne qui ne se trompe pas est celle qui n’essaie pas. », selon elle.