JO : avis défavorable sur le projet de taxis volants

JO : avis défavorable sur le projet de taxis volants
25 Sept. 2023

Le projet de taxis volants à l'occasion des Jeux Olympiques 2024 fait actuellement face à un certain obstacle. Celui-ci est notamment en rapport avec l'étude d'impact y afférente. En effet, l'étude en question a été déclarée incomplète par l’Autorité environnementale (AE), le 7 septembre dernier.

Est envisagée du côté du quai d'Austerlitz, sur la Seine, une plateforme d’accueil flottante temporaire. Celle-ci a été baptisée "vertiport" par l'ADP à savoir l'Aéroports de Paris. Son implantation est prévue pour 2024. Concrètement, ce sont des déplacements jusqu'à l’héliport d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) via des couloirs aériens préexistants que ces aéronefs électriques inédits couvriraient. Notons que ces engins nommés  eVTOL auront pour particularité de décoller et d'atterrir à la verticale. Particularité plaçant les appareils de ce modèle entre les drones et les hélicoptères.

 

Risque de nuisances sonores

Le dossier déposé par l'ADP auprès de l'autorité environnementale n'a pas réussi à satisfaire celui-ci. Un point important qui a semblé être négligé porterait sur les incidences que pourrait avoir le survol effectué par ces engins lors de leur déplacement. L'ADP qui ne les considère que comme des effets indirects du projet s'est cantonné à l'analyse de la mise en œuvre du vertiport. L'autorité environnementale a quant à elle besoin de plus que cela et exige ainsi des éléments complémentaires sur toutes les incidences du projet expérimental. Parmi elles, sont demandées les nuisances sonores qui seraient produites au niveau des zones survolées (et pas seulement à l’approche du vertiport). En outre, la question des  consommations énergétiques ne doit d'après elle en aucun cas être mise de côté. Enfin, un rapport sur les émissions de gaz à effet de serre et entre autres les conséquences sur le milieu naturel doivent être préalablement déterminés.

L'AE avait en effet souligné que bien que les e-VTOL soient moins bruyants que des hélicoptères à moteurs thermiques, ils ne peuvent par contre être qualifiés de silencieux comme ce qui apparaît dans le dossier. Elle ajoute que considérer ces engins comme silencieux n'est tout autant pas justifié s'agissant de véhicule automobile thermique moyen.

 

Consommation énergétique triplée par rapport au métro

Bien que l'ADP soutien que les e-VTOL permettront de réaliser des économies en matière d’émissions de gaz à effet de serre, l’absence de précisions sur les modes de transport susceptibles d’être affectés par le projet est à l'origine de réserves de la part de l'AE sur le caractère démontrable de ce point.

L'autorité environnementale a même rappelé qu'en terme de consommation énergétique, les 190 kWh/100 km du seul e-VTOL en mesure d’être certifié pour les JO est loin d'être comparable avec celle d’une voiture électrique ou même d'une voiture thermique. En effet, ces véhicules consomment respectivement 50 kWh/100 km et 15 kWh/100 km. La différence est d'autant plus appréciable avec le métro dont la consommation est selon l'AE encore trois fois moins élevée. Dans l'avis qu'elle a émis, l'autorité environnementale n'a donc pas manqué de rappeler l'opposition de l'augmentation impliquée par la mise en circulation des aéronefs aux objectifs de réduction de la consommation énergétique du secteur des transports.

Par ailleurs, aussi bien le risque de chute spontanée d’un aéronef en raison d’une défaillance électronique que le risque d’une chute provoquée n'ont été mentionnés par l'étude. Il s'agit d'une grosse lacune d'après l'AE sachant d'autant plus qu'à part tout cela, la période des JOP [Jeux olympiques et paralympiques] est naturellement à risque en ce qui concerne les actes malveillants. En ce sens, les taxis volants devront rassurer par leur caractère fiable pour obtenir cette autorisation de voler.