Huguette Guertin, violemment agressée par un client le dimanche 13 février 2022, a été ligotée et enfermée dans le coffre de sa voiture. Elle a partagé ce qu’elle a enduré durant trois heures et demie entre Tours et Blois.
La voix de Huguette ne tremblait pas. Agée de 57 ans, mesurant 1,54 mètre, elle affirme qu’elle va bien, que la vie reprend son cours.
Les marques que son agresseur a laissées sur son visage sont témoins des violents coups qu’elle a reçus. Il s’agissait d’un jeune de 26 ans qui était monté dans son taxi devant la gare de Tours, dimanche 13 février 2022 vers 10h45.
Le jeune homme a voulu se rendre à Mont-près-Chambord (NDLR, dans le Loir-et-Cher). Elle lui a répondu que c’était une course trop loin pour elle. Alors, il l’a convaincu de le déposer au bout du boulevard à Heurteloup. Elle a donc accepté la course.
Ils sont arrêtés une minute sur la place Loiseau-d'Entraigues en allumant le clignotant avant de repartir. Avec le client assis derrière elle avec la séparation en plexi pour la mesure sanitaire, elle n’avait rien à craindre.
La 508 s'arrête enfin après une heure de route en pleine campagne, près de Tour-en-Sologne, sur la route des Aunets, au carrefour. Il y avait à gauche deux maisons et du bois à droite.
Il est descendu de la voiture et s'est approché d’elle. Elle lui a énoncé le prix de la course : 245 euros. Il a fait semblant d'avoir laissé sa carte bancaire chez sa grand-mère.
Ensuite, il s’est baissé et lui a lancé du gaz en se relevant.
Son masque et ses lunettes l' ont protégé et il s’est aperçu que le gaz n’avait pas d’effet sur elle. Donc, il a ouvert ma porte de l'intérieur avec sa vitre baissée. Puis, il la sortit avec violence en lui mettant deux coups avec le bout de la bombe. Alors, elle est tombée par terre et blessée au genou. Ses mains et ses pieds étaient attachés avec deux fils électriques, le jeune homme l'a ensuite mis dans le coffre de son taxi. Huguette s’est mise à crier à l’aide, mais il lui a répété sans cesse de la fermer.
Deux épisodes externes contribueront à la fin de la tragédie. Les personnes sans permis de conduire ne peuvent pas comprendre comment démarrer une voiture avec une transmission automatique en premier lieu.
Le voyant indique alors qu'il reste très peu de carburant dans le réservoir.
Elle songeait qu’elle allait y laisser sa vie. Puis, elle s’est reprise en pensant à ses parents et son mari.
En direction de Blois, Huguette pensait qu’elle allait y perdre sa vie. Toutefois, elle s’est mise en tête que sa vie ne se terminera pas, car elle a ses parents et son mari qui l’attendent.
Elle savait qu’il ne restait plus assez de carburant. Jusqu'à cette station-service de la périphérie de Blois, un chauffeur qui soupçonne quelque chose a prévenu la police.
Après, elle a entendu le carburant coulé dans le réservoir. D’ailleurs, elle a pensé être arrivée à Paris.
Le chauffeur de taxi de Blois s'est interrogé sur trois indices : une carte professionnelle sur le pare-brise montrant une photo de femme, une preuve de propriété du véhicule. Du sang était visible sur les baskets. À la fin, l'homme lui a demandé de payer comptant pour l'essence. C'était bien un dimanche et les caissières étaient en congé le dimanche.
Ce dernier a émis une remarque sur un pneu plat avant d’avertir la police.
En effet, quelques centaines de mètres plus loin, le taxi tourangeau s'est arrêté au bord. Son client lui a demandé si elle avait une roue de secours. Elle l'a corrigé en lui disant que c'était une galette. Il n'a pas compris ce que ça voulait dire et s'est mis en colère.
Un automobiliste s'est arrêté, croyant dépanner. Il a noté que les roues sont équipées d'écrous antivol. Ce dernier lui a conseillé de déverrouiller le système d’antivol avec un dispositif dans le coffre ou dans un garage.
Elle a attendu « À terre ! » Huguette comprit que la police avait arrêté son ravisseur. Il est 14h10. Elle saurait que ce dernier avait mis trois réservoirs de carburant sur le siège arrière derrière elle, comme s'il voulait y mettre le feu avant de s'enfuir.
Elle a été hospitalisée à Blois jusqu'à lundi soir pour un traumatisme crânien et un nez cassé. Le front et les pommettes présentent des fêlures. Son visage est encore gonflé.
Cette conductrice de taxi est frappée d'une incapacité totale de travail (ITT) de 45 jours. Mais pense déjà à reprendre le volant.
Le problème est que sa voiture a été mise sous scellé. Ce qui va prendre beaucoup de temps. Toutefois, elle pense trouver une solution auprès de son assurance.
À part les auditions de police judiciaire, visites médicales, médias... Huguette Guertin espère particulièrement rencontrer son confrère de Blois, sans qui elle ne serait plus de ce monde. Néanmoins, ils ont déjà discuté au téléphone lundi soir. Ils attendent maintenant la rencontre en face à face.