Seine-et-Marne : il est abandonnée nu en forêt après un taxi-basket

Seine-et-Marne : il est abandonnée nu en forêt après un taxi-basket
09 Mars 2023

Les violences faites à l’encontre d’un client qui n’aurait pas voulu payer sa course ont amené un chauffeur de VTC à comparaître en justice. La victime s’est plainte d’avoir été jetée dans un étang glacé.

Le tribunal correctionnel de Melun a récemment jugé une sombre affaire. Sur le banc des accusés figurent un chauffeur VTC âgé de 31 ans qui habite à Combs-la-Ville. La séquestration suivie de l’administration de coups sur son client qu’il avait plus tard abandonné en forêt alors qu’il faisait nuit, constituent les principales accusations dont il a fait l’objet. A cela il fallait rajouter que la victime était quasiment nue et qu’elle avait été jetée dans un étang glacé.
 

 

Le froid extrême

C’est pour violence volontaire et séquestration que le jeune homme de 17 ans, client du taxi, avait alors porté plainte. Mais le prévenu lui-même a formulé une accusation à son encontre en invoquant un fait de « taxi-basket ». En d’autres termes, la victime avait donc voulu se soustraire au paiement de sa course en s’enfuyant. C’est donc sa parole contre celle de son client ce qui entraîne des accusations réciproques interminables. L’évènement s’est passé le 12 février, vers 3h20 du matin alors qu’il faisait un froid extrême.

L’histoire débute à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis) où le jeune client monte à bord du VTC. C’est alors le commencement d’une aventure pleine de rebondissements aboutissant dans un premier temps à Villiers-sur-Marne et par la suite dans la direction de Gretz-Armainvilliers. Arrivée à l’issue de la course, la non disposition de monnaie pour régler celle-ci est invoquée par le passager.

Les paroles jugées douteuses de ce dernier faisant comprendre qu’il faut se garer en attendant un ami qui lui procurera de l’argent pour le payer suscitent immédiatement la méfiance du chauffeur.
 

 

Lynchage sur les réseaux sociaux

Sa méfiance aurait été justifiée par le comportement du client qui tentait de s’enfuir en courant à toute vitesse. C’est grâce à son excellente condition physique que le chauffeur arrive à le rattraper sous un tunnel de RER. Le Président du jury n’a donc pas du mal à imaginer que c’est à ce moment-là que le chauffeur s’est mis à le frapper. Cependant, celui-ci contredit totalement cette tournure des évènements et affirme n’avoir jamais frappé le jeune homme. Au lieu de ça, il l’aurait tout simplement reconduit à la voiture et se sont lancés à eux deux à la recherche d’un distributeur.

Cette version du chauffeur est toutefois contredite par les images du plaignant qui a été pris en photos par les policiers quelques heures après les faits. Elles montrent en effet que le jeune homme avait bel et bien reçu des coups. Il avait un œil au beurre noir et la joue enflée en plus de certaines griffures. Mais la soirée ne s’était pas encore arrêtée là. Le premier guichet automatique trouvé n’arrange pas les choses comme la carte du client ne donne rien. Passer à côté des courses qui l’attendent éventuellement et la perte de temps ont de quoi énerver le conducteur du VTC. Il se lâche alors en confisquant le téléphone de son ingrat de client et filme celui-ci afin de l’exhiber directement sur son compte Instagram avec la description : « histoire de le mettre minable. »

La publication a l’effet désirée car les moqueries apparaissent rapidement via les commentaires et celles-ci permettent au chauffeur de se rendre compte que son client ne serait pas à son premier taxi-basket. On pouvait effectivement y lire : « Depuis le temps, ça devait t’arriver… ». Le chauffeur fait alors appel à l’un de ses copains et dans un esprit de vengeance va emmener son passager dans la forêt, le priver de ses habits et le jeter dans un étang...
 

 

Condamné à six mois de prison

Cette version de la victime n’est sur aucun point reconnue par le chauffeur qui par ailleurs se défend en expliquant qu'il n’avait pas de temps à perdre avec ces histoires. Les réquisitions du procureur ne laisseront cependant aucune chance au conducteur de s’en sortir indemne. Même en admettant une malhonnêteté de son client, la justice personnelle ne saurait en aucun cas être admis. Le procureur qui réclamait 9 mois de prison, ne rate donc pas l’occasion de lui demander pourquoi n’avait-il pas alerté la police.

C’est par une tête baissée que le prévenu répond à cette question. En fin de compte, il se voit frappé d’une condamnation à 6 mois de prison ferme et il lui est interdit d’approcher la victime.