Uber vs taxis : la guerre relancée à Paris

Uber vs taxis : la guerre relancée à Paris
10 Févr. 2023

La réservation d’une course en taxi est dorénavant disponible via les applications des plateformes de VTC. L’insuffisance de chauffeurs fait incontestablement l’objet de recherche de solutions.

Le conflit entre taxis et VTC se présente de façon différente. La possibilité donnée aux clients se servant de l’application Uber d’opter pour un déplacement en berline, en van ou en taxi existe depuis le mois d’octobre de l’année dernière. Ce dernier choix se présentera de la manière suivante : un taxi avec un lumignon effectuera notre course et son prix sera bien entendu en fonction de ce que le taximètre aura affiché. Toutefois, on pourra compter sur un gain de temps sachant que le conducteur a la possibilité de s’engager sur les couloirs du bus. D’un côté, les tarifs d’Uber montent en flèche en raison de la forte demande, de l’autre côté, le compteur permet d’encadrer le coût des courses.

En dehors de Uber, l’application Freenow ayant fait ses débuts en Allemagne en tant que Mytaxi avait déjà proposée depuis le mois de juin 2022 ce service de réservation de taxi. Filiale de BMW et de Daimlaer, le groupe d’origine allemande rend compte de sa disposition de 1 500 chauffeurs en activité sur sa plateforme. Uber quant à lui enregistre 1 200 chauffeurs depuis les 4 mois qu’il a procédé à son lancement.

Le débat est lancé entre les chauffeurs sur le fait de savoir la meilleure option : rejoindre un des groupes Uber, Freenow ou encore Bolt dans l’optique d’avoir davantage de courses et de pouvoir terminer la journée de bonne heure ou faire en sorte que les deux services restent distincts ?

En ce qui le concerne, Issam, un jeune professionnel affilié à G7 a choisi de se tourner vers la première des de ces deux possibilités. Pour justifier ce choix, il souligne un avantage de l’utilisation de Uber qui n’est pas profitable sur G7 : le fait de voir en même temps le point de départ et le point d’arrivée en plus de la possibilité de prendre une course Uber sans qu’on ait nécessairement terminée la précédente comme le c’est le cas avec l’autre appli exigeant qu’il ait déjà déposé le client. En somme, il jongle entre les deux.
 

Un parrainage très attractif
 

La promesse d’une somme de 250 € au moment de l’activation d’un compte Uber fait en outre partie des raisons qui ont décidé les chauffeurs comme Issam de s’y lancer. A part cela, parrainer un collègue fait gagner 500 € et celui-ci à son tour se voit également attribuer le même montant au bout de 50 courses. Cela ne tarde pas d’arriver selon les dires de notre jeune chauffeur. Ce dernier a dans l’espoir qu’il continuera à ne pas avoir à payer de commissions et qu’il pourra jouir d’un système d’abonnement mensuel semblable à celui avec G7. En effet, dans le cas où il devrait subir un prélèvement de 25% sur les courses, à l’instar de celui pratiqué par Uber  sur les chauffeurs de VTC, il quitterait la plateforme. C’est un revenu minimum de 7,65 euros par course que les chauffeurs en question ont obtenu à compter du 1er février.

Adel, également chauffeur de taxi G7, ne se laisse quant à lui pas séduire par les appels de Uber ou bien de Freenow. Il voit dans la démarche de ces plateformes un certain nombre de buts dont l’augmentation de leur nombre de taxi en vue de se voir octroyer les avantages par le ministère des transports. Parmi ceux-la il y a le fait d’utiliser les couloirs de bus, la mise en place du transport conventionné, la prise en charge par la sécurité sociale, la jouissance des primes visant l’acquisition de véhicule accessible aux personnes à mobilité réduite équivalent à 40% de leur valeur d’achat, allant jusqu’à 16 500 € pour un moteur électrique.

Le porte-parole d’Uber dément cette vision en soulignant que le sujet est tout autre. C’est véritablement la hausse de la demande en raison du retour des touristes et de la clientèle internationale représentant 25% des courses cet été alors qu’il était de 20% avant le Covid-19 qui est présenté comme l’origine de la nécessité d’avoir plus de chauffeurs disponibles. Concernant la concurrence, le PDG de G7 montre une certaine sérénité et une confiance en l’application quand il affirme : « l’an dernier, la demande a augmenté de près de 20% par rapport à 2019. Et nous avons fait un très bon mois de janvier, alors que c’est habituellement une période creuse. »

Il entrevoit un manque de taxi à compter du mois de juin. 4 108 taxis sur 19 000 ont opté pour le transport conventionné notamment en banlieue. De plus, entre 600 et 1 000 professionnels partent à la retraite chaque année. De ce fait, c’est  une délivrance annuelle de 600 licences supplémentaires qui est demandée. Suivant le protocole signé en mai 2008, l’Etat prévoyait déjà une variation du nombre de licences, dorénavant gratuites et accessibles selon les indicateurs d’activités malgré une mise en veille pendant la pandémie.